Après un long hiver, c'est tellement plaisant de redécouvrir les fleurs de son jardin. Chaque année, je plante des nouveautés au mois de mai pour ajouter des couleurs différentes à mes parterres. Je trouve toujours une petite place pour ces beautés parfumées. Les bourdons et autres insectes s'activent du matin au soir, attirés par leur délicieux nectar.
Ma jeune céanothe s'est étoffée depuis l'année dernière. Elle fleurit de mai à juin et résiste bien au froid. Les fleurs sentent le miel et attirent beaucoup de bourdons et quelques abeilles. Les Amérindiens utilisaient les feuilles pour en faire du thé noir et les indiens de Californie, Miwok, tressaient des paniers avec les branches.
Bletilla striata, orchidée terrestre, est en pleine terre au jardin. Elle supporte -12°C. Très vigoureuse, elle peut atteindre 60 cm de hauteur, présente en Chine, Japon et Corée, de 100 à 3 200 m d'altitude. Hampe printanière avec une dizaine de fleurs successives, roses ou magenta ou pourpre. Il faut une bonne luminosité pour une belle floraison. Un repos hivernal ou froid est indispensable. Je constate qu'elle se plaît car il y a de nouveaux plants autour de la plante mère.
Le géranium sauvage, très rustique, ne demande pas de soin. Il pousse tellement bien dans son baquet que je vais être obligée de l'alléger un peu. J'en repiquerai à d'autres endroits.
Les derniers iris ne vont pas tarder à faner. Eux aussi s'étoffent de plus en plus.
Ce rosier grimpant panaché offert sans étiquette a des couleurs incroyables. Cette variété se rapproche de Brocéliande ou Méli-Mélo. La teinte varie, le rouge peut dominer, le rose ou le jaune. Il est plaisant à voir mais aussi à sentir. On peut le tailler court, il repousse de plus belle. Sa feuille d'un vert foncé résiste aux maladies et aux intempéries.
L'orage du matin a un peu malmené mes belles.
Les nouveautés de l'année ont pris naturellement leur place. Un petit rosier rouge garnit gracieusement ma jardinière. Le jeune lupin bleu ne dévoilera ses fleurs que l'année prochaine. Je l'ai planté entre les rosiers et la lavande.
En véranda, hoya davidcummingii a quelques pédoncules. J'espère que les autres vont faire de même.
Les fleurs ont inspirés les poètes.
J'ai choisi un poème de Victor Hugo :
La pauvre fleur
La pauvre fleur disait au papillon céleste
- Ne fuis pas !
Vois comme nos destins sont différents. Je reste
Tu t'en vas !
Pourtant nous nous aimons, nous vivons sans les hommes
Et loin d'eux,
Et nous nous ressemblons, et l'on dit que nous sommes
Fleurs tous d'eux !
Mais, hélas ! L'air t'emporte et la terre m'enchaîne.
Sort cruel !
Je voudrais embaumer ton vol de mon haleine
Dans le ciel !
Mais non, tu vas trop loin ! _Parmi des fleurs sans nombre
Vous fuyez,
Et moi je reste seule à voir tourner mon ombre
A mes pieds !
Tu fuis, puis tu reviens, puis tu t'en vas encore
Luire ailleurs.
Aussi me trouves-tu toujours à chaque aurore
Toute en pleurs !
Oh ! pour que notre amour coule des jours fidèles,
ô mon roi,
Prends comme moi racine, ou donne-moi des ailes
Comme à toi.